• Le Tachara ou palais de Darius et le Hadish ou palais de Xerxès, Persépolis

    Inscrit au patrimoine de l'Unesco en 1979

    Visité le 27 juin 2018 

     

    Tachara, ou palais de Darius Ier

    Ainsi nommé par une inscription située sur un montant de sa porte sud, le Tachara, ou palais de Darius, est situé au sud de l’Apadana. L’entrée du palais se faisait initialement de ce côté par un double escalier. Construit par Darius Ier, le palais est achevé par Xerxès Ier qui l’étend, puis par Artaxerxès III (r. 359 - 338 av. J.-C.) qui y ajoute un second escalier à l’ouest. Cette nouvelle entrée crée une asymétrie inédite. Des palais privés de persépolis, celui de Darius  est le mieux conservé.

    L’entrée du palais se fait par une salle, via une porte où un relief représente des gardes. Cette salle est suivie d’une autre porte ouvrant dans le hall principal, sur laquelle se trouve un relief représentant le roi combattant le mal sous la forme d’un animal. Ce thème est également décliné sur d’autres portes du palais, dans le Palais des 100 colonnes, et dans le harem. 

    Une porte ouvre dans la salle de bain royale. Elle est ornée d’un relief montrant un roi apprêté pour une cérémonie et suivi de deux serviteurs tenant une ombrelle et un chasse-mouches. Le roi est couronné, vêtu d’une riche parure agrémentée de pierres et pièces précieuses. Il porte également des bracelets, et des bijoux sont accrochés à sa barbe tressée. Un autre relief montre probablement un eunuque, seule représentation imberbe du site. Il porte une bouteille d’onguent et une serviette. La circulation d’eau était assurée par un canal couvert au sol passant au milieu de la pièce. Des inscriptions gravées datant de la période islamique peuvent être vues sur des montants de porte du palais.

    Le palais comporte également deux autres petites salles situées sur ses flancs. Le portique sud ouvre dans une cour bordée par les autres palais. Sur chaque linteau des portes et fenêtres est gravée une curieuse inscription : « fenêtre en pierre faite dans la maison de Darius ».

    Le nom de Tachara provient d'une inscription cunéiforme trilingue sur chaque montant du portique sud :

    « Darius le grand roi, le roi des rois, le roi des peuples, le fils de Vistaspa, l'Achéménide, qui a fait ce Tachara ».

    Cependant, il est douteux que ce mot, dont la signification exacte reste inconnue, désigne le bâtiment lui-même : on a en effet retrouvé des bases de colonnes en d'autres endroits de Persépolis portant des inscriptions de Xerxès et mentionnant ce mot :

    « Je suis Xerxès, le grand roi, le roi des rois, le roi des peuples, le roi sur cette terre, le fils du roi Darius, l'Achéménide. » Le roi Xerxès déclare : « J'ai fait ce Tachara. ».

     

    Persépolis, Iran

    Persépolis, IranCôté nord du Tachara

    Persépolis, Iran

    Persépolis, IranRoi combattant le mal représenté sous la forme d’un animal.

    Persépolis, Iran

    Persépolis, IranLes écoinçons de l’escalier sud présente des symboles de Norouz (nouvel an perse le 1er jour du printemps) : lion dévorant un taureau. Les parties ascendantes représentent des Mèdes, reconnaissable à l'acinace et au bonnet rond, et Arachosiens apportant animaux, jarres et outres. Il s’agit probablement de prêtres venant de lieux saints zoroastriens tels le lac d'Orumieh en Médie et le lac Helmand en Arachosie, et qui portent le nécessaire pour des cérémonies. 

    Persépolis, IranBas-relief de Ahourâ Mazdâ, du vieux-perse Auramazdâ, « Seigneur de la Sagesse », en persan اهورامزدا, est la divinité centrale de l'ancienne religion mazdéenne.

    Dans les inscriptions de Darius Ier, il est désigné comme « le plus grand des dieux » et est généralement invoqué seul. Il est considéré comme la source du pouvoir royal. Les Perses et les Grecs l'assimilent parfois à Zeus : ainsi, le « char sacré de Zeus » évoqué par Hérodote, Xénophon ou encore Quinte-Curce est en réalité consacré à Ahourâ Mazdâ.

    Persépolis, IranLe panneau central montre deux groupes de neuf gardes et trois panneaux portant une inscription trilingue de Xerxès II indiquant que ce palais a été bâti par son père

    Le Tachara, PersépolisZoom sur la partie centrale du panneau central de la photo précédente. 

    Persépolis, Iran

     

     

    Le Hadish ou palais de Xerxès I (-486-465)

    Le Hadish est un palais bâti sur un plan similaire au Tachara mais deux fois plus grand. Il ne reste que quleques bas reliefs sur des jambages de portes représentant surtout le roi sous un dais, symbole du ciel, accompagné de deux serviteurs. 

    Son hall central comportait 36 colonnes de pierre et de bois dont il ne reste plus rien. Il est entouré à l’est et à l’ouest par des petites chambres et couloirs, dont les portes présentent également des reliefs sculptés. La partie sud du palais est composée d’appartements dont la fonction est controversée : un temps décrits comme servant à la reine, ils sont plutôt considérés comme des magasins ou annexes du Trésor. L'accès au Hadish se fait par un escalier monumental à l'est, à double volées divergentes puis convergentes, et un escalier plus petit à volées convergentes à l'ouest ; les deux présentent le même décor que l'escalier sud du Tachara : taureaux et lions, gardes perses, disque ailé et sphinx.

    Hadish est un mot vieux-persan figurant sur une inscription trilingue en quatre exemplaires, sur le portique et l'escalier, signifiant « palais ».

    Hadish, Persépolis

    Persépolis, Iran                           Processions royales représentant Xerxès Ier accompagné de serviteurs l’abritant sous une ombrelle.

     

    Hadish, PersépolisFravahr : représentation symbolique d'origine achéménide, interprétée ainsi par les zoroastriens modernes : un homme (symbole de l'âme et de l'esprit) est debout. Il lève la main en signe de prière et tient un anneau qui concrétise la promesse de faire le bien. Il est flanqué de deux ailes divisées en trois registres symbolisant la pensée, la parole et l'action. Il sort d'un cercle, symbole d'un passage du mal au bien et d'une ascension vers le Divin. La partie inférieur du corps représente le mal et les deux protubérances qui l'encadrent sont sont la dualité du bien et du mal.     

    Le Palais d'Artaxerxès

    Un palais semble avoir été construit dans l’angle sud-ouest de la Terrasse, appartenant à Artaxerxès Ier. Les ruines qui y sont observées ne correspondent pas à ce palais, mais à une construction résidentielle post-achéménide appelée Palais H. Des sculptures représentant des cornes ont été disposées près du mur de la Terrasse, dont on ne connaît pas la fonction.

    Palais d'Artaxerxès, PersépolisBas de la façade nord du Palais 

     

    Le Trésor de Persépolis

    Construit par Darius le Grand, il s’agit d’une série de salles hypostyles située dans l’angle sud-est de la Terrasse, qui s’étendent sur une surface de 10 000 m2. Le trésor comprend deux salles plus importantes dont le toit était supporté respectivement par 100 et 99 colonnes de bois. Des tablettes de bois et d’argile y ont été retrouvées, qui détaillent le montant des salaires et avantages payés aux ouvriers ayant construit le site.

    D’après Plutarque, 10 000 mules et 5 000 chameaux auraient été nécessaires à Alexandre le Grand pour l’acheminement du trésor de Persépolis. D’après certaines tablettes, 1 348 personnes travaillent au Trésor en 467 av. J.-C.

    Le Trésor est plusieurs fois reconstruit et modifié. Plusieurs inscriptions y ont été retrouvées sur des blocs massifs de diorite, mentionnant le roi Darius. 

    Le Trésor, PersépolisLe Trésor avec en arrière plan le Musée actuel de Persépolis, qui était sous les perses une partie du gynécée (appartement des femmes).

    Il n’est pas certain que le gynécée ait pu être un lieu de résidence des femmes. Selon certains, la section centrale aurait pu être destinée à la reine et à sa suite. D’autres pensent que les femmes résidaient à l’extérieur des murs. La fonction du bâtiment reste donc controversée.

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