• Inscrit au patrimoine de l'Unesco en 1979

    Visité le 27 juin 2018 

    Recouvert par les débris du toit incendié de l'Apadana, l’escalier est a été remarquablement préservé. Il se divise en trois panneaux, nord central et sud, et en triangles sous les marches.

    L’escalier comporte de multiples symboles de fertilité : germes et fleurs de grenade, rangs séparés par des fleurs à douze pétales, ou arbres et graines décorant les triangles. Les arbres, pins et palmettes, symbolisent les jardins du palais. Les panneaux portent des inscriptions indiquant que Darius a construit le palais, que Xerxès l’a complété et a demandé à Ahuramazda de protéger le pays de la famine, de la félonie, et des tremblements de terre.

    Les personnages des reliefs observent un port altier. Les caractères ethniques sont méticuleusement reportés, et les détails sont ouvragés avec finesse : pelages, barbes, cheveux sont ainsi représentés en petites bouclettes, vêtements et animaux sont caractérisés avec minutie. L’examen de scènes non finies plaide pour une organisation postée du travail, faisant appel à une spécialisation de l’ouvrier (visages, coiffures, parures).

    Les artistes et ouvriers qui ont participé à la construction ne disposaient d’aucune liberté de création : ils devaient suivre de façon rigoureuse les orientations fournies par les conseillers du roi.

    Initialement polychromes, les frises répondaient aux impératifs fixés par le souverain : mise en valeur de l’ordre et de la rigueur. Ces caractères entraînent un statisme des représentations faisant penser aux orthostates des palais assyriens. La distribution par registres en rangs définis, la raideur des sujets évoquent l’influence du style ionien sévère. 

    Les triangles sont occupés par des reliefs symbolisant le nouvel an : un lion dévorant un taureau. L’équinoxe de printemps montre un ciel où la constellation du Lion est au zénith, tandis que celle du Taureau disparaît à l’horizon sud. Norouz marque donc le début de l’activité agricole après l’hiver.

    La signification du panneau central est religieuse. Il montre Ahuramazda gardé par deux griffons à têtes humaines, surplombant quatre gardes perses et mèdes. Les Perses tiennent de la main gauche un bouclier rond typique, les sagaies sont tenues de la main droite. Comme sur les autres reliefs du site, les gardes perses sont vêtus d’une longue robe drapée, et portent des coiffes cannelées. Les Mèdes portent des manteaux courts et des pantalons, et sont coiffés de bonnets ronds ou plissés, avec parfois une queue.

     

    Le panneau nord montre la réception de Perses et de Mèdes :

    Persépolis, IranRegistre supérieur droit du panneau nord de l'escalier est. Procession royale

    Procession des nobles perses et mèdes :

    Persépolis, IranRegistre du milieu du panneau nord de l'escalier est (juste en dessous de la photo précédente) 

     

     

    Le panneau sud montre la réception de personnages provenant des nations assujetties :

    A gauche de l'escalier, sur trois registres superposés, les délégations des 23 peuples de l'empire sont représentées avec leurs habits traditionnels, apportant au roi des rois des présents typiques de leur région. Un arbre de vie stylisé sépare chaque ambassade, menée par un huissier tantôt perse, avec une coiffe cannelée, tantôt mède, avec une calotte. Le nombre et les noms des nations incluses dans l'empire varient selon les documents achéménides, et l'identification des peuples est parfois incertaine.

    L'emplacement des délégations traduit généralement leur importance : les Mèdes et les Elamites sont figurés en tête, alors que les Lybiens et les Ethiopiens sont en queue du cortège.

     

    Persépolis, IranPorteurs de chaise royale (réparation d'époque à l'aide d'agrafes métalliques)

    Persépolis, IranL’un des panneaux représente la parade des Immortels formant la garde des lanciers de Darius.

    Persépolis, IranMèdes, 2 personnages (quatre autres ne sont pas sur cette photo) portant un bonnet-cagoule et une tunique courte suivent un Mède en costume traditionnel introduit par un Perse à l’extrême droite. Ils portent des vêtements, des bracelets ou torques, un glaive des pots et une amphore. Le vêtement de la délégation, différent de celui du Mède qui la conduit pourrait indiquer qu’il s’agit d’une tribu mède assujettie plus tardivement que celles qui firent allégeance au roi perse depuis l’origine.

    Persépolis, IranLa délégation arménienne offrant un cheval et un vase précieux à deux anses ornées de têtes de griffons

    Persépolis, IranDétail d'un membre de la délégation arménienne offrant un vase à deux anses

    Persépolis, IranDétail d´un relief de la délégation Lydienne apportant vases et coupes, les membres de la délégation portent des bonnets pointus plissés et des vêtements plissés.

    Persépolis, IranCiliciens ou Assyriens : provenant du sud de l’Asie Mineure, cette délégation offre deux béliers, des peaux, un vêtement, des coupes et des vases. Cette représentation est minutieusement ouvragée, et laisse apparaître le détail des vêtements (lacets, ceintures, coiffes).

    Persépolis, IranLes Scythes, aussi appelés Sakas, venues des bords de la mer Noire, cette satrapie s’étendait de l’Ukraine aux steppes nord-caucasiennes, jusqu’au nord de la Sogdiane. Ils sont reconnaissables à leurs bonnets pointus, ils étaient d'habiles cavaliers et forgerons. Seules quelques unes des nations vassales avaient le privilège, comme ici, de rester armées en présence du Roi des Rois achéménide. Les sujets sont coiffés d’un bonnet scythe typique. Ils amènent un cheval, des vêtements, et ce qui pourrait être des bracelets à fermoirs.

    Persépolis, IranIoniens à l'épaisse chevelure bouclée tenant des tissus et des coupes contenant peut-être des teintures.

    Persépolis, IranArachosiens (ou Aryens) : Les pantalons sont encore portés au Baluchistan. Un des sujets est vêtu d’une peau de félin. Les offrandes consistent en un chameau et des pots.

    Persépolis, IranLa délégation de la vallée de l'Indus conduite par un officiel perse. L'indus marquait la limite orientale de l'empire. C'est dans ses confluents qu'étaient recueillies les paillettes d'or que devaient contenir les flacons portés  dans ces paniers.

    Persépolis, IranSomalis ou Lybiens (origine controversée). La délégation est accompagnée d’un chariot tiré par deux chevaux précédés d’une antilope ou koudou (non visible sur cette photo).

    Persépolis, IranEthiopiens (ou Nubiens), les ambassadeurs sont introduits par un Mède. Ils apportent une coupe, une défense d’éléphant et un animal qui pourrait être un okapi ou une girafe.


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