Le centre historique de Boukhara est inscrit au Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 1993

Po-i-Kalon, le centre religieux de Boukhara, à 5 mn à pieds, à l'est du Régistan, signifie "piédestal du Très Haut". Ce complexe est composé de la mosquée Kalon, du Minaret Kalon et de la médersa Mir-i-Arab.  

La mosquée Kalon ou Kalan, qui signifie « grande mosquée », est l'ancienne mosquée principale de Boukhara. Elle a été restaurée par l'Unesco. Elle a été désacralisée en 1924. Inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, comme l'ensemble du centre historique de la ville, elle a été construite au début du XVIe siècle sous les Chaybanides à l'emplacement d'une ancienne mosquée du Vendredi du XIIe siècle. Sur cet emplacement, une première mosquée fut édifiée en 795, puis agrandie par Ismaïl Samani (849-907) et détruite par les Mongols en 1219. La structure visible aujourd’hui a été achevée en 1514 comme l'atteste une inscription en façade. Le mihrab pour sa part a été embelli en 1541 par le Cheïbanide Ubaidoullah. 

La mosquée pouvait accueillir douze mille personnes. C'est la plus importante par ses dimensions, 130x80 mètres, après celle de Bibi-Khanoum (1399-1404) à Samarcande.

Elle est de plan rectangulaire, 127*78m, avec quatre iwans donnant sur une cour intérieure. L'iwan d'entrée de la façade principale extérieure se trouve du côté est donnant sur la place Po-i Kalon.

Des galeries voûtées ferment le périmètre avec 288 coupoles et sont soutenues par 208 colonnes monumentales. L'axe longitudinal de la cour se termine par une maqsoura, édifice servant de portail surmonté d'une coupole avec une salle cruciforme, couronnée d'une coupole massive au-dessus d'un tambour orné de mosaïques. 

Les façades de la mosquées sont revêtues de briques et de mosaïques recouvertes de glaçure colorée. La signature de l'architecte Bayazide al-Pourani est lisible dans les ornements.

Façade de la mosquée Kalon : 

Vu de l'iwan d'entrée, du grand dôme bleu, appelé Kok Goumbaz, surmontant le mihrab de la mosquée Kalon

On doit le Kok Goumbaz à la générosité d'Ubaidoullah rentrant victorieux de sa campagne de Guijdouvan et à l'architecte Bouïazid Pourani. L'inscription coufique blanche qui encercle la coupole proclame que "al-baqa 'lillah" signifiant "L'immortalité appartient à Dieu".

Iwan latéral :

Cour intérieur de la mosquée Kalon vu du coeur de la mosquée où se trouve le mihrab et le dôme :

Ce pavillon octogonal a été construit en 1915 par l'architecte boukhariote Chirine Mouradov, à l'emplacement de la sépulture d'un des premiers imams de cette mosquée. Ce pavillon sert de chaire.

le mihrab de la mosquée Kalon sous le grand dôme bleu Kok Goumbaz

On peut voir sur la droite le minaret Kalon sur la place Po-i Kalon.

Pavillon octogonal. On peut voir au fond les deux coupole de la madrasa Mir-i-Arab

Iwan d'entrée de la mosquée vu de l'intérieur, débouchant sur la place Po-i Kalon :

La mosquée Kalon de nuit :

C'est dans cette mosquée que Gengis, le grand conquérant Mongol, entra à cheval en 1219 pensant pénétrer dans le palais du Sultan. Apprenant qu'il se trouvait dans le temple de Dieu, il ordonna de transformer les lutrins en mangeoires pour les chevaux, de déchirer le Coran et d'en fouler les pages au pied, et s'écria : " Le foin est coupé, donnez du fourrage à vos chevaux !". 

Les troupes du khan déferlèrent alors dans la ville et massacrèrent à tour de bras. La mosquée fut incendiée et la cité entièrement rasée.